(An uneven automated Google translation to English follows the French below.) LE DEVOIR Montréal, Québec Lundi 26 février 1990 DES IDÉES, DES ÉVÈNEMENTS Réponse d’un Québecois à un Anglo Notre lecture de l’histoire dans LE DEVOIR du 19 février paraissait en version française une lettre de M. William Mott Stewart, de l’Université du Nouveau-Brunswick. Elle exprime une profonde inquiétude quant à l’avenir du Canada, que de bonnes intentions envers nous. Essentiellement, elle nous invite à réintégrer le giron constitutionnel. Il me semble heureux que LE DEVOIR ait transmis ce message, mais celui-ci appelle quand même des réserves. Qu’on me permette d’en indiquer quelques-unes dans un esprit de conciliation et avec la même franchise que M. Stewart. Tout d’abord, l’auteur nous présente une version embellie du pacte confédératif, qu’il appelle a: mariage ». Or, selon notre lecture de l’histoire, il n'y a pas eu alliance par affinité et consentement libre, mais des intrigues politiciennes et affairistes qui ont té couronnées par l"Acte de l’Amérique du Nord britannique, sans consultation populaire au Québec. La mariée, en cette occasion, n’a guère eu droit de parole, mais a été conduite devant l’autel sans trop savoir ce qui lui arrivait. D’ailleurs, la musique des noces avait des accents ferroviaires. Bien sûr, la légende canadienne « gomme » tous ces côtés anecdotiques de l’histoire. Quant à nous, nous ne saurions vibrer comme M. Stewart en pensant à notre appartenance à l Amérique du Nord britannique. Nos mémoires collectives nous séparent, comme c’est vraisemblablement le cas entre toutes l'es nations, entre toutes les communautés. Ce n’est certes pas une raison pour nous quereller à l’infini, mais c’est quand même là que réside le noeud du problème. À diverses époques de ma carrière de traducteur. j’ai cru bon de mettre à profit les ressources de quelques grandes bibliothèques d’Ottawa pour jeter un coup d’œil dans les quotidiens des neuf provinces anglophones. Très souvent je sortais e ces séances avec l’impression d’un cauchemar. Par exemple, au temps de la rage anti-duplessiste, il fallait me ressaisir pour passer le (pont menant à Hull sans craindre ’être enfermé dans un camp de concentration. Ayant vécu depuis 1948 dans des milieux bilingues et biculturels, j’ai tendance relativiser toute opinion sur les mérites respectifs des anglophones et des francophones. Je vois chez mes voisins de langue anglaise des qualités que nous ne possédons pas au même degré. D’autre part, je les trouve plus enclins à des réactions hystériques, à des psychologies a « Hauts de Hurlement », quand ils sont contrariés dans leurs habitudes et leurs convictions profondes. Je ne crois pas à l’humour britannique,-qui se nie d’ailleurs en se proclamant, non plus qu’à l’esprit démocratique anglo-saxon, au sens où il se claironne dans la vantardise. Quant au fameux ?flegme anglais, il me semble lourdement hypothéqué par ses intermittences. En revanche, je nous trouve plus inconséquents, plus frivoles et plus sujets à des comportements de parvenus ou de coqs de village. Il n’y a pas assez longtemps que nous V sommes « arrivés », et nous traversons une crise de défoulement. Peut-être sommes-nous insupportables dans notre nord-américanité quelque peu fanfaronne. Après ces aveux, je proposerai à M. Stewart de nous écrire aussi souvent que possible, mais non sans quelques bonnes séances dans nos bibliothèques et dans notre histoire, « vue de l’intérieur a». Cette méthode, mise en pratique des deux côtés, nous disposerait sans doute à un dialogue civilisé, fraternel et productif. Personnellement, je souhaiterais des conversations véritables et détendues qui déboucheraient sur un révision constitutionnelle de A à Z. Comme beaucoup de compatriotes, j’aspire à une authentique égalité, c’est-à-dire exempte du déséquilibre d’un pouvoir central hégémonique, souvent négateur de la partie faible dans le pacte fédératif d’aujourd’hui. En d’autres termes, tout est à repenser ; le temps de l’AANB est bel et bien révolu. JACQUES POISSON Rosemère, le 19 février. --------------------------------------------- (An uneven automated Google translation to English can be found below.) LE DEVOIR Montréal, Québec Lundi 26 février 1990 DES IDÉES, DES ÉVÈNEMENTS Réponse d’un Québecois à un Anglo Our lecture on history in LE DEVOIR appeared in French a letter from Mr. William Mott Stewart of the University of New Brunswick. It expresses deep concern about the future of Canada, that good intentions towards us. Essentially, it invites us to re-enter the constitutional fold. It seems glad DUTY has sent this message, but it still calls for reservations. Allow me to point out a few in a spirit of conciliation and with the same frankness that Mr. Stewart. First, the author presents a version embellished the constitutional framework, he called a “marriage”. However, according to our reading of history, there was no alliance affinity and free, but politicians and businessmen who intrigues side crowned by Act of the British North America without popular consultation Québec. The bride, on this occasion, had little right to speak, but was taken before the altar without knowing what was happening. Besides, the music of the wedding had rail accents. Of course, the Canadian legend "eraser" all these anecdotal sides of the story. As for us, we can not vibrate like Stewart thinking of our membership in the British North America. Our collective memories between us, as is likely the case among all the nations are, among all communities. It is certainly not a reason to quarrel endlessly, but it's still lies the crux of the problem. At various times in my translation career, I thought it best to leverage the resources of a few large libraries of Ottawa to take a look in the newspapers of the nine English provinces. Very often I went out of these sessions with the impression of a nightmare. For example, in the time of anti-Duplessis rage, he had to pull myself together to pass the bridge to Hull without fear of being locked up in a concentration camp. Having lived since 1948 in bilingual and bicultural backgrounds, I tend to relativize any opinion on the merits of Anglophones and Francophones. I see in my English neighbors qualities that we do not have the same degree. On the other hand, I find them more prone to hysterical reactions, psychologies has "High Howl" when they are thwarted in their habits and their strong belief. I do not think the British humour, which denies also proclaiming himself, nor to the democratic spirit Anglo-Saxon, meaning that it trumpets in bragging. As for the famous? English phlegm, it seems heavily mortgaged by his intermittently. However, I found us more inconsistent, more frivolous and more prone to behavior reached or village cocks. There are not long enough that we are "arrived" and we are going through a crisis of emotional release. Perhaps we are unbearable in our North Americanism somewhat boastful. After the confession, I will move to Mr. Stewart to write to us as often as possible, but not without some good sessions in our libraries and our history "to the interior." This method, practiced on both sides, we probably would have a civilized dialogue, fraternal and productive. Personally, I like genuine and relaxed conversations that would lead to a constitutional revision from A to Z. Like many compatriots, I aspire to true equality, that is to say, free from the imbalance of a hegemonic central power, often negating the weaker party in the federal pact today. In other words, everything is rethinking; the time of the BNA Act is long gone. JACQUES POISSON Rosemère, le 19 février. -----